Si le vélo était fort utile pour se rendre à l’usine et aux alentours, c’était bien plus qu’un moyen de transport. Source de fierté et marque d’émancipation, il donnait un sentiment de liberté et permettait d’organiser des sorties avec les copains. Le premier vélo était souvent acheté lors d’un premier emploi et occasionnait une grosse dépense.
Il fallait voir les sorties d’usine ! Groupés derrière la barrière, le pied sur la pédale et prêts à démarrer, les ouvriers se mettaient en route dès que le garde levait la barrière. Un flot de vélos se déversait alors dans la ville.
« La vie de la cité était ponctuée par les appels de la sirène de l’usine, les ouvriers rejoignaient l’atelier à vélo. De notre chambre le matin, avec mon frère Bernard, nous voyions les lumières des vélos qui se reflétaient sur le plafond de la chambre, et nous criions « feu » à chaque fois ! ».
Gérard Pontais
Le journal « Le Progrès » relate l’organisation d’une course cycliste le dimanche 31 mars 1935 à l’occasion du carnaval de Dives : le circuit de la Mi-Carême doit être parcouru six fois. Départ devant le Foyer, Côte de Sarlabot, descente sur Houlgate, retour par l’Usine de Dives et l’avenue Secrétan. Les engagements ne concernaient que les habitants de Dives, Cabourg et Houlgate.
Créée en 1935, la société a vu évoluer de nombreux champions. La saison commençait avec des courses de classement se déroulant sur des circuits en ville à Houlgate, Dives et Cabourg les trois premiers dimanches de mars. Les coureurs participaient ensuite aux courses régionales. Les constructeurs mettaient gratuitement à disposition des coureurs des « vélos de service » qu’il fallait rendre en fin de saison.
« Avec mon frère André, nous nous entraînions le matin à 5 heures avant d’aller travailler à la menuiserie à 7 heures. Si le père était fier du succès de ses fils en vélo, il ne faisait pas de cadeau et les journées de travail duraient dix heures à cette époque-là ! ».
Gilbert Bellavoine
Dives-pédale organisait des courses en circuit fermé dans le Cottage divais. Des épreuves réservées aux enfants et aux vétérans précèdent le Prix Schneider et le Challenge « Le Progrès » disputé sur 70 tours. Plus tard, le club a créé une section cyclo-tourisme.
Jusqu'à l'arrivée des mobylettes la plupart des ouvriers rejoignaient l'usine à vélo.