Mémoire ouvrière de Dives-sur-mer

Pendant près d'un siècle, de 1891 à 1986, la présence à Dives-sur-Mer d'une usine d'électro-métallurgie spécialisée dans le travail du cuivre a rythmé la vie des habitants. Le bourg qui comptait 1450 habitants en 1891 est passé à 5400 habitants en 1930 avec l'arrivée de familles venant de Bretagne, Pologne, Russie, Maroc, Italie et bien d'autres pays...  

Pour ce projet "Mémoire ouvrière", des membres de l'association "Un fleuve pour la Liberté, la Dives", sont allés à la rencontre des anciens pour recueillir leurs témoignages !


Dives, à la fin du 19ème siècle

L'ancien port de Dives - Coll Quetron
L'ancien port de Dives - Coll Quetron

Dives est un petit bourg rural doté d’un port connu pour son histoire liée à Guillaume le Conquérant et riche de nombreux édifices classés, en particulier une église du 11ème siècle et des halles du 15ème siècle. L'engouement pour les bains de mer a entraîné la création des lignes de chemin de fer qui relient Dives à Mézidon et Deauville.  Un bateau à vapeur dessert le Havre. Plus pittoresque encore, le Decauville circule de Caen à Dives. La cité reste un lieu de marché, de restauration, de villégiature aussi. On doit à cette époque, le château de Sarlabot, le manoir Foucher de Careil et la transformation de l'ancien relais de poste en une hostellerie renommée « le village Guillaume Le Conquérant ». De vastes terrains en bord de mer sont proposés à la vente pour la villégiature ou un site industriel...


L'essor d'une vie industrielle

En 1891, Pierre Eugène Secrétan apporte un brevet venu d’Angleterre et installe une usine de métallurgie spécialisée dans l’électrolyse du cuivre. Les ouvriers arrivent d’abord de Normandie et de Bretagne, puis de l’étranger (Maroc, Pologne, Russie, Italie,...) pour faire face aux besoins croissants de main d’œuvre. De nombreuses cités ouvrières sont construites sur les terrains qui bordent la Dives et des commerces se développent à proximité. 

L’usine achète des sources dans l'arrière-pays, assurant l’arrivée de l’eau dans les cités. Elle offre des services à sa population ouvrière, coopérative, cinéma, douches, infirmerie, clubs de sport, colonies... et met à disposition des locaux pour les différentes communautés, école polonaise, chapelle orthodoxe.

L'usine - Coll Quetron
L'usine - Coll Quetron

Une ville coupée en deux

Un marché très animé !
Un marché très animé !

Le canal qui traverse la ville dans toute sa longueur sépare les nouveaux quartiers des cités ouvrières du centre-ville où se trouvent le bâtiments officiels. Un marché datant de plusieurs siècles y attire toujours la population des communes environnantes et de nombreux commerces y sont installés. 

La municipalité doit faire face aux besoins de la population qui est passée de 1450 à 5400 habitants en quarante ans. Elle construit des écoles, organise la cantine, ouvre une salle des fêtes... 

L'église, très présente, s'occupe des enfants avec le patronage, l'Ouvroir, les écoles religieuses, les cercles de gymnastique et de musique. Les premières HBM (Habitations Bon Marché) ont été créées à l'initiative des personnalités locales. 


L'usine devient Cégédur puis Tréfimétaux

Au plus fort de sa production en 1939, l'usine  emploie près de 3000 personnes En 1940, elle est occupée par les Allemands qui déménagent les moyens de production. Quand elle rouvre ses portes en 1945, elle a perdu son indépendance et est intégrée dans un groupe industriel sous le nom Cégédur.

Les années 1950 sont caractérisées par des mouvements sociaux et une diversification de la production avec l'ouverture d'un atelier plastique. 

En 1967, l'usine rejoint le groupe Péchiney sous le nom de Tréfimétaux sans impact sur les conditions de travail. Après 1968, les effectifs baissent, l'atelier plastique est transféré. La fermeture annoncée dès 1983 intervient en 1986. L'usine de Dives avait près d'un siècle d'existence. Elle employait encore près de 1000 personnes.

Des constructions éparpillées devant l'usine
Des constructions éparpillées devant l'usine

Vue aérienne Thomas Boivin
Vue aérienne Thomas Boivin

Une reconversion réussie

Le projet de reconversion se déroule en deux phases. En 1983, Dives s'adapte en aménageant les zones industrielles, prévues au POS en 1973, au sud de la ville. En 1986, en concertation avec les autorités départementales, la ville dirigée par son maire communiste, Francis Giffard, réfléchit sur l'avenir de la friche industrielle de 24 hectares.

Avec la construction d'un port de plaisance et de son quartier résidentiel, "Port Guillaume", en 1990 la ville s'ouvre au tourisme. Deux bâtiments emblématiques ont été conservés, les Grands Bureaux transformés en médiathèque en 2004 et le Beffroi en cours de reconversion pour accueillir en 2023 l'école de musique intercommunale et les Arts de la marionnette "Le Sablier". La zone industrielle et commerciale reste active au sud de la ville, assurant de nombreux emplois. 


témoignages et vidéos

Ce site reprend de très nombreux témoignages qui illustrent les différents aspects de la vie dans la Cité.

 

"Mon père est arrivé de Pologne en 1929, sa famille de mon père comportait plutôt des gens de l’administration et des instituteurs, ma mère venait d’un milieu plutôt rural, elle l’a rejoint peu après. Quand ils sont arrivés, mes parents ne connaissaient pas un mot de français. Nous étions 4 enfants, 2 filles et 2 garçons.

Dans les cités, tout le monde m’appelait « Mariche », c’est comme cela que ma mère prononçait mon prénom.

Mes parents parlaient trois langues, le français, le polonais et aussi l’allemand, pendant la grande guerre, les Allemands avaient envahi la Pologne et y étaient restés 3 ans. Ils nous parlaient en polonais mais entre frères et sœurs nous avons toujours parlé français. Ma mère parlait très bien le français et elle lisait le journal sans problème."

Marjan Adamiak



publications sur la mémoire ouvrière

"Dives-sur-Mer, Cité ouvrière - de 1891 aux années 1970"

Ouvrage collectif dirigé par Pierre Coftier - Éditions Cahiers du Temps, Cabourg 

Témoignages recueillis par l'association "Un fleuve pour la liberté, la Dives"

Il est des villes profondément marquées par leur passé, au point de se fondre dans leur histoire. Quand l’histoire est celle d’une usine, elle raconte un monde ouvrier, avec ses prouesses, ses fiertés...

Dives-sur-Mer, transformée en cité ouvrière en 1891, est dans ce cas. L’existence de l’usine a façonné la vie quotidienne des habitants jusqu’aux années 1970, avant les rumeurs de fermeture. Les nombreux témoignages et les photographies confiées par les familles à l'association prouvent l’attachement des Divais à leur passé exceptionnel sur cette côte normande touristique.

L’association "Un fleuve pour la Liberté, la Dives" collecte et partage la mémoire ouvrière, celle des ouvriers venus de nombreux pays, des familles, mais aussi les souvenirs de tous les acteurs de la ville : commerçants, artisans, pêcheurs...

 


"Paroles de divais" - 130 témoignages réunis en 2 tomes

Recueil des témoignages : Christine Le Callonec, Daniel Fraboulet, Guy Romanet - Dessins : Laurent Hassen

Haïkus : Alain Legoin

Mise en page : Christine Le Callonec

Éditions Un fleuve pour la liberté , la Dives Parution juillet 2021

 Les 130 témoignages recueillis de 2015 à 2020 par les bénévoles de l'association viennent compléter la présentation de Dives, cité ouvrière.


Autres publications par "Un fleuve pour la liberté, la dives"


RETROUVEZ LES OUVRAGES SUR LA LIBERATION sur le site Ladives1944.com

Nos publications sont disponibles auprès de l'office de tourisme de Dives-sur-mer - Tel : 02 31 91 24 66


Un plan interactif : Dives 1900-1970

Retrouvez l'histoire des principaux édifices de la ville. 

My Maps créée par Christine Le Callonec



Localisation

Un fleuve pour la liberté, la Dives

Siège social : 

Mairie de Dives-sur-Mer

8, rue du Général de Gaulle

14160 DIVES-SUR-MER

02 31 28 12 50 

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"Un fleuve pour la liberté, la Dives"

 memoireouvrieredives@gmail.com   

 

1944 -  La Bataille de la Dives

30 communes du Jour J à la Libération 

www.ladives1944.com


Projet Mémoire ouvrière 

Dives-sur-Mer de 1891 aux années 1970

www.memoireouvriere.com